De Grenoble
Il ne joue pas à Tetris, mais avoue dans un sourire être « très bon pour faire le coffre de la voiture ». Philippe Raspail est le proviseur adjoint du lycée Emmanuel-Mounier de Grenoble et c’est à lui qu’incombe la confection des emplois du temps. Un sac de nœuds encore plus serrés cette année avec la refonte annoncée du bac et la démultiplication des spécialités en classe de première (lire l’épisode 1, « Le bac passe par la première »). Un peu partout en France, l’angoisse était palpable, dès le printemps dernier, parmi les chargés de planning. Ils se sont rassurés comme ils ont pu, préparant des simulations sur leurs ordinateurs, s’appelant pour en parler. Certains, quinze jours après la rentrée, n’avaient toujours pas fini de démêler la pelote.
Pas le genre de Philippe Raspail : « Il y avait une grosse trouille de la réforme, on s’est foutu la pression, on s’est tous fait peur alors que c’était fait en dix minutes », lance-t-il. Dix minutes, manière de parler. Avec le photographe Pablo Chignard, on a quand même mis deux heures et demi à se faire expliquer la foule de contraintes avec lesquelles il doit valser avant d’appuyer sur le bouton « moulinette » du logiciel qui l’aide à éditer les versions finales. « Oui, bon, cette année, c’était velu quand même », finit-il par reconnaître.
Les emplois du temps dépendent « beaucoup de la performance de la personne qui les fait », avance-t-il avec pudeur. Traduction : il n’est pas donné à tout le monde d’être