Il fut un temps où Emmanuel Macron en était convaincu : « 50 % de l’action, c’est de la faire comprendre », comme nous le confiait l’un de ses conseillers, à l’automne 2019. Une petite année après le début du mouvement des gilets jaunes, le président de la République avait alors lancé l’acte II de son premier quinquennat, avec une attention renouvelée portée aux corps intermédiaires et la volonté affichée de rendre compte de son action aux Français. Un nouveau conseiller spécial avait même été recruté quelques mois plus tôt : Philippe Grangeon, ancien dircom de la CFDT, issus des cabinets socialistes, conseiller officieux du candidat puis du président Macron, avait officiellement rejoint l’Élysée pour mettre de l’huile dans les rouages. En prévision, aussi, de la réforme des retraites programmée alors pour la fin de l’année.
Celle-ci ne s’est pas tout à fait passée comme prévu. Depuis Matignon, Édouard Philippe et ses conseillers ont torpillé la réforme par points défendue par la centrale cédétiste et tenté d’imposer un âge pivot à 64 ans (lire l’épisode 7 de la saison 2, « L’Élysée et Matignon comptent leurs poings de retraite »). Grand perdant des arbitrages finaux rendus par l’Élysée, Philippe Grangeon décida de partir