Les pressions sont nombreuses, tous secteurs confondus. Elles vont dans le même sens. En pleine pandémie de coronavirus, de grandes entreprises et leurs représentants ciblent normes et règlements environnementaux, cherchant à obtenir des assouplissements. Une nécessité, à les lire, afin de ne pas entraver la relance économique à venir. Au niveau européen, où les lobbies sont traditionnellement très actifs (lire l’épisode 20, « Lobbies, les chouchous de Bruxelles »), plusieurs d’entre eux bataillent contre des mesures qui pourraient découler du « Green Deal », l’un des chantiers phares de la nouvelle Commission, qui vise à orienter toutes les politiques publiques de l’Union vers la lutte contre le changement climatique. L’une de ses principales composantes, le programme « Farm to Fork » (De la ferme à la fourchette), qui promet de transformer les systèmes alimentaires et cherche à verdir la politique agricole commune (PAC) en pleine renégociation, est en particulier visée. La Copa-Cogeca, le lobby européen de l’agro-industrie, dont la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) est membre, a explicitement demandé son « report », dans un courrier du 2 avril, adressé à Norbert Lins, président de la commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement européen. Argument invoqué : les menaces que fait peser l’épidémie de coronavirus sur le secteur agricole, ainsi que sur « l’approvisionnement, les emplois et la sécurité alimentaire de l’Union ».