De Montpellier
Antigone, immense quartier néoclassique tout en colonnades gréco-romaines de l’architecte Ricardo Bofill. Sur la place Dionysos, le noyau dur de la troupe socialiste montpelliéraine a répondu présent. Comme toujours depuis six mois que nous racontons le quotidien de cette fédération historique du PS et alors que guette le risque d’effacement du parti lors du premier tour des législatives, ce 11 juin. « Jusqu’où la France va-t-elle renier dimanche sa culture politique ? C’est la grande question du moment. Le Parti socialiste, c’est un repère, une histoire, celle de la gauche. Mais il faut croire qu’une autre réalité s’est imposée en quelques semaines… », glisse Michaël Delafosse, infatigable militant et élu, convaincu de l’avenir de sa formation (et du sien, un jour, comme maire de Montpellier).
En plein air – parce que les salles sont trop chères à louer –, Fatima Bellaredj, candidate PS dans la 2e circonscription de l’Hérault (située au cœur de Montpellier), tient une réunion publique. Ce territoire est sans doute le plus favorable au parti dans le département. Mais la candidate a 23 challengers face à elle, dont Stéphanie Jannin, une macroniste de choc, adjointe au maire à l’urbanisme, et l’ex-socialiste Anne-Yvonne Le Dain, investie par le parti voilà encore trois semaines mais radiée par Solférino (et donc remplacée) pour avoir ouvertement soutenu l’actuel chef de l’État plutôt que Benoît Hamon à la présidentielle. En d’autres termes, c’est très loin d’être gagné pour l’officielle du PS. Dans l’Hérault, Benoît Hamon a fait 5,77 % au premier tour de la présidentielle. Un seuil qui commence à être dangereux. Aux législatives, il faut atteindre 5 % de suffrages exprimés pour se faire rembourser les frais de campagne.

En politique, la question de l’argent est quasi existentielle. Elle est aujourd’hui posée au Parti socialiste qui verra ses finances nationales massivement amputées par un score calamiteux et la perte de très nombreux députés. Les législatives ont en effet un poids déterminant dans le financement public des partis. Et particulièrement du PS ces dernières années. Ce financement, versé annuellement tout au long du mandat, est fonction du nombre de voix et du nombre de parlementaires. En gros, chaque voix obtenue rapporte en moyenne 1,42 euro par an au parti et chaque parlementaire 37 280 euros.