De Montpellier
Où sont les militants ? En ce dimanche de premier tour présidentiel, la fédération du Parti socialiste de l’Hérault a des airs de vieux dancing suranné, avec ses rangées de fauteuils collés sous des portraits de Blum, Jaurès, Mitterrand… et Hollande. Surtout, le siège local du PS est aussi désert que le score du parti est famélique. Julien, le permanent, a dressé un buffet spartiate sur des nappes en papier rouge et gris – chips, rosé de Saint-Christol, Coca, et voilà. Dehors, sous un porche, dorment une douzaine de palettes encore ficelées, chargées de tracts et de programmes de Benoît Hamon. Plus loin, un chariot contient des centaines d’affiches battues par le vent.
Dans la trop vaste pièce où trône un écran de télévision, le président local du Parti radical de gauche tourne comme un zombie. Il est 20 heures, le résultat tombe devant quatre journalistes, un permanent du parti, le type des radicaux de gauche et l’incontournable Mimi, accompagnée de son chien Bounian, foufou comme elle, que l’on croise depuis le premier épisode de cette série (lire l’épisode 1, « “Au PS, on a toujours ressuscité” »). Pas d’élu, aucun militant ! Julien, le permanent, n’est pas plus choqué que ça par le score de son candidat et parle d’une « motion de censure » des électeurs.
Sur France 2, Benoît Hamon prend très tôt la parole. Ses mots claquent dans le vide.