Au début du mois de juillet, après un malaise, la mère de Luigi a été hospitalisée une dizaine de jours. « Mon corps a lâché quand toute la pression est retombée », explique-t-elle aux Jours. C’était juste après l’interpellation par la police de quatre hommes (lire l’épisode 4, « Et soudain, quatre arrestations »), suspectés d’être impliqués dans le meurtre de son fils, le 17 septembre 2018, d’une rafale de kalachnikov. Selon nos informations, un cinquième suspect est toujours dans la nature. Madame O. va mieux maintenant. Son visage est reposé, il lui arrive même d’esquisser un début de sourire. « Je suis soulagée, il va y avoir un procès. »
Un peu avant le coup de filet, la gorge serrée, elle nous confiait son désarroi : « Chaque fois que je regarde par la fenêtre, je cherche mon fils. » Par la fenêtre, il y a la cité Joliot-Curie, à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Il y a aussi le « city stadium » où s’affiche toujours la fresque en hommage à Luigi (lire l’épisode 2, « Luigi, une vie de seize ans »). Le père, alors, n’allait pas mieux : « Je veux partir vite, je sens tout le temps, partout, la présence de Luigi, c’est étouffant. » Le combat de la famille O. n’est pas terminé. Elle se battait pour arracher Luigi à la rue (lire l’épisode 3, « Luigi, avalé par la bande »), elle se bat désormais pour que l’on ne l’oublie pas, pour que les coupables soient condamnés.