La fin de l’histoire, on la connaît. Le 17 septembre 2018, Luigi est tué par une rafale de kalachnikov à Saint-Denis (lire l’épisode 1, « 21 h 15, le décès de Luigi est prononcé »). En revanche, ce que nous ne savons pas, c’est pourquoi, moins d’une semaine plus tôt, Luigi n’a pas réintégré le foyer de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à Rosny-sous-Bois, à une heure trente de transports en commun de l’endroit où il est décédé. Là où, pourtant, il avait été placé avant les vacances d’été. Pendant plusieurs semaines, j’ai cherché une réponse. « Personne ne parlera de Luigi, c’est trop chaud ! », indique une source au sein de la PJJ qui connaît bien ce foyer et souhaite rester anonyme. Et de fait, contactés par Les Jours pour discuter avec des éducateurs du foyer, les services de communication de la PJJ n’ont jamais répondu. Direction l’éducateur référent de Luigi, à Saint-Denis. Après des jours et des jours de silence, il finit par répondre : « C’est un sujet trop sensible, je n’ai pas le droit de vous répondre. » Moins de cinq minutes plus tard, son supérieur rappelle mais c’est pour nous sermonner : « Ce n’est pas la procédure, vous ne pouvez pas appeler un éducateur et lui poser des questions. Que voulez-vous savoir ? » La question est la même depuis le début de notre enquête, lancinante. C’est aussi l’une des nombreuses interrogations des parents de l’adolescent : pourquoi Luigi n’a-t-il pas réintégré son foyer en septembre ? Le cadre nous oriente vers le service de communication de la PJJ… Retour à la case départ, et toujours rien.