À la télévision, en une heure d’interview face à des journalistes qui jouent les faire-valoir, n’importe quelle bêtise peut passer. Ainsi, pour justifier la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), Emmanuel Macron a pu sortir sur TF1 sa théorie des « premiers de cordée » – les riches – sur qui il ne faut pas « jeter de cailloux », sans provoquer la moindre réaction de ses interlocuteurs, à part un « Donc, vous comptez sur leur bonne volonté [aux premiers de cordée] ? », de David Pujadas. Ce qui doit être le summum de la pique d’intervieweur de Président. À l’Assemblée nationale, c’est une autre affaire. Quand on est ministre ou député En marche, qui plus est novice, se pointer avec un élément de langage aussi basique vous vaut d’être impitoyablement raillé par l’opposition qui, elle, a la parole libre. Et il y a un autre ennemi : la longueur des débats. Après des heures de séance publique, se déroulant parfois de nuit, certains craquent et oublient leur rhétorique préparée pour dire le fond de leur pensée. Bref, le débat parlementaire, c’est le cadre idéal pour dénicher les véritables arguments derrière les réformes et donc, ce qui est l’objectif de l’obsession Macronomics, cerner l’idéologie de la majorité.
Très concrètement, vous nous demandez donc de faire un cadeau supplémentaire aux personnes les plus aisées ?
On a fait l’exercice avec les échanges autour des articles 11 et 12 du projet de loi de finances 2018 mettant en place le prélèvement forfaitaire unique (PFU) et l’impôt sur la fortune immobilière (l’IFI, qui remplace l’ISF).