La culture, dit le proverbe, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. La culture, dans la vie politique, c’est souvent ce qu’on évoque à la fin d’une campagne électorale, quand on a déjà parlé de l’essentiel. Et celle de 2020 à Paris ne fait pas exception. Entre deux candidates qui ont fait de la « propreté » et de la « sécurité » leurs priorités
Pourtant, hasard de la campagne, c’est au cours de cette même semaine qu’Anne Hidalgo et Agnès Buzyn, les candidates socialiste et LREM, ont organisé chacune un événement autour de leur programme culturel. Deux sorties peu mises en avant par leurs équipes et où les journalistes ne se bousculaient pas. Mais qui étaient très intéressantes à suivre pour ce qu’elles révèlent des deux candidates : au-delà des programmes eux-mêmes, le rapport qu’elles entretiennent à l’art et à la littérature est très différent. Si l’on voulait être pédant, on dirait qu’elles n’ont pas le même habitus. Et si on veut être simple : que le goût de l’une n’est pas celui de l’autre.

Ainsi, chez Agnès Buzyn, on discute culture dans le XVe arrondissement de Paris, plus réputé pour sa tranquillité et son côté résidentiel que pour sa vie intellectuelle et artistique agitée. Ce lundi 24 février au soir, on était ainsi aux côtés de quelque 200 personnes, principalement des militants de La République en marche, à faire la queue, devant le Bal Blomet : un cabaret de jazz situé près de la rue de Vaugirard qui a connu son heure de gloire dans le Paris des années 1920 avec son « bal nègre » et a été rénové en 2017. Du fait d’