De Hayange (Moselle)
Malgré son irruption récente au sein du Rassemblement national, Fabien Engelmann reprend avec application les obsessions de son parti. Protection passionnée des animaux (lire l’épisode 11), harcèlement des organisations « pro-migrantes », combat acharné contre la CGT (lire l’épisode 7), nettoyage des trottoirs, chasse aux mendiants (lire l’épisode 2)… Autant de batailles qui se mènent « mains propres et tête haute », comme le scandait déjà Jean-Marie Le Pen en 1993. À peine 48 heures après son élection à la mairie d’Hayange, en 2014, Fabien Engelmann en remettait une couche devant une caméra d’i-Télé
Trois semaines après son serment télévisé, le maire fraîchement élu commence à enterrer ses promesses de rupture. La première pelletée est le vote, en toute discrétion, de la majoration de 15 % de son salaire par le conseil municipal, le portant à plus de 2 800 euros mensuels. La chambre régionale des comptes, dans son rapport exclusif que Les Jours ont pu consulter, sort le carton jaune. « L’absence de mention expresse d’une telle majoration […] ne permet pas de considérer que le conseil municipal s’est formellement et clairement prononcé », alerte l’institution, infligeant un rappel du droit à Engelmann.

S’il ne paraît pas pressé de changer les pratiques en cours à l’hôtel de ville qu’il a tant décriées durant sa campagne, Fabien Engelmann semble également distribuer les iPhone comme Saint-Nicolas les chocolats. Ainsi, quand la commune qu’il dirige achète un téléphone iPhone 6S de couleur « space grey » à 709 euros pour lui-même et trois iPhone 5S de la même couleur à 339 euros pièce pour trois de ses proches, rien n’est balisé. « Aucune délibération relative à l’attribution des outils issus des NTIC [nouvelles technologie d’information et de communication, ndlr] n’a été prise », dénonce à nouveau la chambre régionale des comptes dans son rapport. Une