Police partout

Adama Traoré est décédé pendant son interpellation par des gendarmes le 19 juillet 2016, jour de ses 24 ans. Il accompagnait ce jour-là son frère Bagui lorsque ce dernier, suspecté dans une affaire d’extorsion de fonds, est interpellé à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, par trois gendarmes vers 17 heures. Adama Traoré échappe deux fois aux gendarmes avant d’être finalement interpellé par une seconde équipe dans un appartement où il s’était caché. Les trois gendarmes l’immobilisent par un plaquage ventral avant de le menotter dans le dos. C’est pendant le trajet entre Beaumont-sur-Oise et la gendarmerie de Persan qu’Adama Traoré perd connaissance et urine sur lui. Les secours découvriront dans la caserne le jeune homme allongé en position latérale de sécurité, menotté dans le dos. L’avocat de la famille, Yassine Bouzrou, déclare quelques jours après le décès d’Adama Traoré : « L’hypothèse que je privilégie, c’est que ce qui a provoqué l’asphyxie constatée par les deux autopsies serait la compression thoracique telle qu’expliquée par les gendarmes. » Depuis, malgré des analyses contradictoires, la famille se bat pour faire reconnaître cette thèse et obtenir la condamnation des trois gendarmes.

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Assa Traoré est née en 1985 dans le IX^e arrondissement de Paris. Elle est éducatrice spécialisée au sein de la fondation Opej (anciennement Œuvre de protection des enfants juifs). Son père est décédé à l’âge de 46 ans en août 1999 des suites de son exposition à l’amiante. Elle est la demi-sœur aînée d’Adama Traoré, mort des suites d’un plaquage ventral exercé par les gendarmes de Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, lors de son interpellation, le 19 juillet 2016. Fondatrice du collectif « Vérité pour Adama », elle est devenue avec ce combat l’une des icônes de la lutte contre le racisme et les violences policières. En 2019, à l’occasion d’un débat dans la revue Ballast avec la militante américaine Angela Davis, cette dernière déclare : « La lutte dans laquelle [Assa Traoré] est engagée dénonce de façon claire la violence policière et le racisme structurel comme éléments à part entière de la société française, comme la violence policière et sa généalogie avec l’esclavagisme aux États-Unis d’Amérique. »

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Lamine Dieng est un jeune Franco-Sénégalais décédé le 17 juin 2007 à l’âge de 25 ans, non loin de la place Gambetta, dans le XX^e arrondissement de Paris. Alors que les policiers débarquent pour une histoire de tapage nocturne, le jeune homme est interpellé et menotté dans le dos. Il meurt étouffé dans le fourgon de police. Une première autopsie ne mentionne aucune trace de coups et blessures et conclut à une mort par overdose. Le procureur de la République classe l’affaire à la lecture de ce rapport. L’avocat de la famille dépose alors une plainte contre X pour « administration de coups mortels » et « non-assistance à personne en péril » et la famille se constitue partie civile. Une nouvelle instruction est ouverte, le juge ordonne une autopsie, de nouvelles conclusions établissent que Lamine Dieng est mort étouffé, la tête écrasée contre le sol du véhicule de police. En parallèle de l’instruction, la famille s’organise et s’exprime à travers le collectif « Justice et vérité pour Lamine Dieng ». Sa sœur, Ramata Dieng, en est la porte-parole. Après plusieurs non-lieux et un classement sans suite, la famille est finalement déboutée de son accusation de non-assistance à personne en danger et condamnée à verser 2 000 euros aux policiers incriminés. Elle décide de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme mais un accord amiable est finalement trouvé le 14 mai 2020 avec l’État français qui s’engage à verser 145 000 euros à la famille Dieng au titre de dommages et intérêts.

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George Perry Floyd est un Afro-Américain, père de deux enfants, décédé à l’âge de 46 ans des suites d’un plaquage ventral lors d’une interpellation à Minneapolis, dans le Minnesota, le 25 mai 2020. Né à Fayetteville, en Caroline du Nord, il a grandi à Houston, au Texas. Ses amis le surnommaient « Gentle Giant » , le gentil géant. Sportif, il décroche grâce au basket une bourse universitaire en Floride. Son ami d’enfance Stephen Jackson, ancien joueur de NBA, dit de lui qu’« il était talentueux dans deux sports ». « La seule différence entre moi et ce frère est que j’ai eu davantage d’opportunités que lui. » C’est en sortant de prison en 2014 que George Floyd quitte le Texas pour le Minnesota. À Minneapolis, il travaille comme chauffeur puis videur au club El Nuevo Rodeo, boîte de nuit pour laquelle Derek Chauvin, le policier accusé de l’avoir tué, travaillait également comme videur. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, George Floyd se retrouve à nouveau au chômage. Le 25 mai, vers 20 heures, il se rend dans une épicerie pour acheter des cigarettes. Soupçonné par les vendeurs d’avoir payé avec un faux billet de 20 dollars, il est interpellé dans le calme peu de temps après. Un second équipage de policier est chargé de l’embarquer. C’est là que Derek Chauvin et ses deux collègues pratiquent un plaquage ventral. Lors de l’immobilisation, George Floyd prononce seize fois ces mots : « I can’t breathe. Please. » Avant de mourir asphyxié au bout de 8 minutes 46 secondes. Derek Chauvin a été licencié de la police et mis en examen pour « meurtre au troisième degré » et « homicide involontaire ».

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Le Mouvement de l’immigration et des banlieues était une organisation politique, créée en 1995, revendiquant l’autonomie des luttes des personnes issues de l’immigration en France. Le mouvement est à la croisée du réseau informel Inter-quartiers, organisation politique autonome se définissant comme « un syndicat des quartiers ». Les combats du MIB se sont inscrits dans la continuité des mouvements des années 1980, comme la Marche pour l’égalité et contre le racisme, partie en 1983. Les militants du MIB avaient notamment comme slogan : « Première, deuxième, troisième génération, on s’en fout, on est chez nous ! » La première action d’envergure du MIB, appelée « Justice en banlieue », s’est déroulée en 1997 à La Cigale, à Paris. Le concert, co-organisé avec le groupe Assassin, était un moyen de parler des violences policières, de la double peine, des crimes racistes… Aujourd’hui, le MIB n’existe plus.

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