On a entendu les mouches voler à la maison d’arrêt de Nanterre, ce mercredi 5 octobre vers 22 h 30. La scène se déroule au croisement de trois coursives blafardes, là où s’enfilent murs bleu-gris, plexiglas vitreux et grilles écaillées. « Ça fait vingt minutes que je vous demande d’aller au quartier des arrivants », tempête Ségolène Amiot, députée La France insoumise, à l’adresse de Cécile Martrenchar, directrice adjointe à la cheffe d’établissement de cette prison des Hauts-de-Seine. La première est agacée parce que ça fait donc vingt minutes que la deuxième lui présente des couloirs vides en passant par des escaliers silencieux pour aller dans des ateliers déserts où s’entassent les piles de catalogues de Noël assemblés par les détenus. Devant une fresque peinte sur un mur, la directrice adjointe dit : « Oui, l’art, c’est super, l’art. » On n’a pas trop compris. Reportage garanti sans trucage, tout est vrai.
Retour sur le seuil des coursives d’où l’on voit les bâtiments sombres, percés de fenêtres à barreaux et caillebotis, derrière lesquelles sont enfermées 884 personnes qui se partagent 597 places. « Je refuse pour des questions de sécurité », rétorque Cécile Martrenchar, un peu agacée elle aussi parce qu’une heure avant, dans son bureau où elle nous a reçus, assise devant une affiche de Prison Break, elle avait déjà signifié à l’élue qu’elle n’accèderait pas à ses requêtes. Entre autres explications, Cécile Martrenchar a opposé d’abord à la députée :