Un soir, il y a un an et demi, Jules décide « d’en finir », comme il dit. « Trop dur, trop seul », confie-t-il simplement aux Jours. Il confectionne une corde de fortune, l’accroche à la fenêtre et se la passe autour du cou. « Ça a craqué très vite, je me suis retrouvé par terre comme un con. » Jules décide alors d’utiliser un outil artisanal confectionné au cas où, pour se défendre en promenade. « Je l’ai fait rentrer dans mon poignet dans le sens de la longueur, je me suis ouvert le bras et je me suis allongé sur le lit. » Il sera retrouvé dans son sang le lendemain matin par les surveillants d’un établissement pénitentiaire qu’il préfère que nous taisions. Jules a encore de longues années de prison devant lui et nous appelle depuis cette même cellule où il s’est tranché les veines. S’il va mieux aujourd’hui, l’homme de 41 ans nous l’assure, au cours de son parcours carcéral, il a connu beaucoup de détenus qui n’ont pas eu sa « chance ».
En détention, Sébastien aussi en a vu plus d’un mourir. Il se souvient de son « ami Laurent » qui, un jour à la sortie de l’aumônerie, lui murmure que s’il écope d’une lourde peine à l’issue de son jugement du lendemain, il se tuera. Sébastien tente de le raisonner, prévient l’aumônier et les surveillants. « Quand vous revenez de votre procès, on ne vous dit rien. Le surveillant vous remet dans votre cellule et personne ne vous parle, nous raconte Sébastien.