Tous les trois jours, un détenu se suicide. Familles et avocats dénoncent une omerta et le manque de vigilance de la pénitentiaire.
Son rôle dans la série.
Sébastien a la cinquantaine. Il a passé trois ans de prison à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, la plus grande d’Europe, et quelques mois dans un centre de détention qu’il préfère taire et dont il est sorti récemment. Il souhaite également que nous lui donnions un prénom d’emprunt car la prison est un stigmate qui marque déjà bien assez sa vie d’homme libre. Parfois, il rit de ce qu’il a vu tellement cela lui paraît dingue. La plupart du temps, il n’en a pas l’envie mais il raconte quand même. Sébastien est un témoin précieux du monde clos qu’il a laissé derrière lui. Il est précis et minutieux. Il note tout, alors il a des tonnes de détails. Il appelle tous les détenus qui l’ont accompagné pendant ces longues années ses « camarades ». Le premier jour où nous l’avons rencontré, Sébastien nous a dit : « Je ne sais pas comment j’ai survécu à tout ça. »
Par Pierre Bafoil
Tous les trois jours, un détenu se suicide. Familles et avocats dénoncent une omerta et le manque de vigilance de la pénitentiaire.
Éclipsée par d’autres violences, la faim mine les détenus, entre manque de nourriture, cantinage trop cher et plats infects.
La maison d’arrêt a refusé à une députée l’accès aux cellules occupées, en toute illégalité. « Les Jours » y étaient. Surréaliste.
En prison, l’accès aux soins est sans cesse empêché. Par un manque criant de soignants comme d’égards de l’administration.