Des coups de feu, encore. Les derniers. Il est 0 h 18, le 14 novembre 2015, et l’assaut final vient d’être donné au Bataclan (lire l’épisode 2, « 13 novembre 2015, si longue est la nuit »). Le bleu des gyrophares colore Paris. Certains otages sont encore cachés, comme encastrés dans le faux plafond de la salle de spectacle, dans le placard du compteur électrique, sous les corps d’autres amoureux du rock. L’heure va être au funeste décompte, au deuil, et à l’enquête policière. Mais déjà, trois hommes s’échappent.
Plus tôt, deux tireurs des terrasses se sont enfuis à bord de leur Seat noire, abandonnée à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

Un troisième individu semble s’être envolé, celui qui a déposé le commando de tueurs au Stade de France. En identifiant les terroristes morts et en tirant les premiers fils de l’enquête, les policiers comprennent qu’ils ont affaire à un certain Salah Abdeslam. Mais le Belge s’est enfui, a abandonné sa voiture dans le XVIIIe arrondissement et traversé la capitale du nord au sud pour attendre son équipe d’exfiltration à Châtillon (Hauts-de-Seine). Le nom d’Abdeslam, comme le jour, pointe tout juste dans la cellule de crise de la section antiterroriste lorsque Hamza Attou et Mohamed Amri récupèrent le suspect pour un aller sans arrêt vers Bruxelles. Sans arrêt… ou presque. À 9 h 10, ce samedi 14 novembre, le trio est intercepté au péage d’Hordain (Nord) sur l’autoroute A2. Un rapide contrôle et les gendarmes comprennent que Salah Abdeslam est inscrit au système d’information Schengen 2 depuis février 2015 par la Belgique pour des faits de droit commun. Sous son nom, cette mention :