Il est arrivé au dernier moment, à quelques minutes du début de l’audience. Nicolas Sarkozy est allé tout droit s’asseoir devant le tribunal, à gauche de la barre, après avoir salué les seuls Guillaume Lambert, son ancien directeur de campagne, et Philippe Briand, son mandataire. La présidente, Caroline Viguier, le fait poireauter un bon quart d’heure avant d’ouvrir les débats. Derrière lui est assis son avocat Thierry Herzog, avec qui il a été condamné à de la prison ferme dans l’affaire Bismuth, en mars dernier – il a fait appel (lire l’épisode 9 de notre série Sur écoute). Son communicant, Guillaume Didier, de l’agence Vae Solis, a pris place au premier rang. Les deux hommes ont assisté à toutes les audiences, contrairement à leur client. Nicolas Sarkozy a pointé aux abonnés absents tout au long des quatre semaines du procès – en conséquence, il n’a jamais pu être confronté aux treize prévenus qui se sont succédé à la barre. L’enquête n’a pu établir qu’il avait participé au système de fausses factures, ni qu’il en avait été informé. En revanche, le plafond autorisé des dépenses de campagne a été largement dépassé – de près de 20 millions d’euros. L’ancien président de la République comparaît donc pour financement illégal de campagne électorale et risque un an de prison et 3 750 euros d’amende. C’est moins que la plupart des prévenus, qui comparaissent pour « escroquerie », « faux et usage de faux » ou « abus de confiance » et risquent jusqu’à cinq ans de prison.
Il risque moins, mais Nicolas Sarkozy conteste tout.