La décision est historique. L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été jugé coupable de corruption et de trafic d’influence par la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. C’est une première pour un ex-chef d’État français. Seul Jacques Chirac avait, en 2011, été condamné à une peine de deux ans avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Après le rejet des demandes de nullité, dans un silence devenu assourdissant, les trois prévenus se sont levés pour entendre leurs peines respectives, quasiment identiques : Nicolas Sarkozy écope de trois ans de prison dont une année ferme, tout comme l’ex-haut magistrat à la Cour de cassation Gilbert Azibert, et l’avocat Thierry Herzog, qui se voit aussi interdit d’exercer sa profession pendant cinq ans. Après avoir retrouvé sa place sur les bancs de la défense, l’ancien chef de file de la droite française fixait le sol devant ses pieds, dans le vide, quand Thierry Herzog échangeait quelques mots avec son avocat, Hervé Temime, assis derrière lui. Puis Nicolas Sarkozy a quitté la salle avant tout le monde, sans un mot. Très démonstrative pendant le procès, la défense est restée muette à la sortie de la salle d’audience.
Devant des prévenus interdits, la présidente du tribunal, Christine Mée, a précisé que la peine de prison ferme était aménageable en détention à domicile avec un bracelet électronique. Sa lecture du jugement a apporté les fondements de la sévérité de la peine. Nicolas Sarkozy