Il est arrivé au dernier moment, à quelques minutes du début de l’audience. Nicolas Sarkozy est allé tout droit s’asseoir devant le tribunal, à gauche de la barre, après avoir salué les seuls Guillaume Lambert, son ancien directeur de campagne, et Philippe Briand, son mandataire. La présidente, Caroline Viguier, le fait poireauter un bon quart d’heure avant d’ouvrir les débats. Derrière lui est assis son avocat Thierry Herzog, avec qui il a été condamné à de la prison ferme dans l’affaire Bismuth, en mars dernier
Il risque moins, mais Nicolas Sarkozy conteste tout. Au cours des audiences, plusieurs prévenus ont décrit l’« emballement » de sa campagne de 2012 au fil des semaines (lire l’épisode 10, « Le théâtre d’ombres du procès Bygmalion ») qui expliquerait l’explosion des dépenses. Plusieurs meetings sont organisés dès la mi-février, puis dans un mail du 8 mars du directeur général de l’UMP, Éric Cesari, la consigne d’un meeting par jour est répercutée aux équipes du parti. Trois jours plus tard, le 11 mars, a lieu le grand raout de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, dont le coût a été estimé à plus de cinq millions d’euros. Mais l’ancien chef de l’État nie en bloc : « Je n’ai jamais vu une campagne qui ne s’accélère pas, des candidats qui restent chez eux une partie de la semaine. Toute campagne va crescendo ! » « En 2012, les commentateurs disaient même que j’avais moins faim, moins envie. La campagne qui s’emballe, c’est 2007, pas 2012 », poursuit-il.