Cette familiarité des échanges avec les livreurs indépendants peut-elle faire oublier le caractère coercitif de certaines instructions, assimilées à des « ordres » purs et simples par l’Inspection du travail ? L’un des documents projetés durant l’audience était intitulé : « Les dix commandements du biker ». En face, les trois hommes qui ont lancé la plateforme en France ont persisté à n’y voir aucune forme de contrôle sur leur flotte de coursiers. Ce mercredi, la procureure a, elle, requis la peine maximale encourue pour « travail dissimulé » : 375 000 euros d’amende à l’encontre de la société Deliveroo, avec obligation d’afficher le jugement sur l’application pendant deux mois. La magistrate a demandé 30 000 euros d’amende, douze mois de prison avec sursis et une interdiction de gérer une société pendant cinq ans avec sursis à l’encontre d’Adrien Falcon et Hugues Decosse, les deux premiers dirigeants de la plateforme. Contre le troisième prévenu, le directeur opérationnel Élie de Moustier, elle a requis 10 000 euros d’amende et quatre mois de prison avec sursis. Mais c’est la demande de l’Urssaf qui devrait faire le plus mal : l’organisme réclame 9,7 millions d’euros pour rattraper les cotisations sociales évitées par le recours aux livreurs indépendants.
Adrien Falcon rejoint Deliveroo France au tout début de l’année 2015 en tant que « general manager »