Le procès Fillon entre dans sa dernière ligne droite. Au bout de deux semaines de débats, à raison de trois jours d’audience par semaine, les activités de Penelope Fillon auprès de son mari n’ont pas gagné en précision. Depuis le début, son incapacité à décrire concrètement les tâches qu’elle prétend avoir accomplies et à entrer dans le détail de ses missions est allée dans le sens du dossier d’accusation. Penelope Fillon a-t-elle vraiment travaillé ? Ou simplement assuré un rôle d’épouse d’élu ayant cumulé les mandats locaux, en prenant progressivement une dimension nationale ? Les positions de chaque partie n’ont pas beaucoup évolué au fil des audiences, souvent pénibles pour Penelope Fillon (lire les épisodes 2 et 3). Elles se sont même polarisées. La défense a continué d’instruire le procès du procès, dans une position victimaire qui a pu la desservir. Et le Parquet national financier, sûr de son fait, s’est énervé de tentatives de dernière minute pour apporter des éléments plus tangibles.
En fin de semaine dernière, la défense a ainsi cherché à marquer des points. Après avoir fait défiler à la barre trois témoins, parmi les plus fidèles collaborateurs des Fillon (lire l’épisode 4, « Le timide monsieur Joulaud et la discrète madame Fillon »), qui ont tous certifié du rôle « essentiel » de Penelope Fillon dans l’équipe de son mari, elle a produit trente-quatre témoignages écrits, prouvant encore, selon elle, la réalité de son travail.