Fin 1988, le voyou indépendantiste breton Jean-Pierre Hellegouarch est libéré. Il recherche désespérément sa compagne Farida Hammiche, qui n’a pas donné signe de vie depuis plus de six mois (lire l’épisode 7, « Farida Hammiche, morte avant l’or »). Il fouille de fond en comble son appartement HLM à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Et retrouve alors « quelques pièces d’or dissimulées sur le rebord d’un placard dans un couloir », l’équivalent de 200 000 ou 300 000 francs, maigres vestiges du magot du gang des postiches. Lequel avoisinait, selon eux, les « 600 à 800 briques », soit 6 à 8 millions de francs. Farida devait déterrer le magot planqué dans un cimetière du Val-d’Oise avec l’aide de son ancien et « inoffensif » compagnon de cellule Michel Fourniret (lire l’épisode 3, « L’étrange détenu Fourniret »). Et le mettre à l’abri. Hellegouarch ne cesse de s’interroger, ça tourne à l’obsession. Qui a fait main basse sur ce trésor ? Qu’est devenue Farida ? Il a beau prétendre officiellement ignorer l’origine du magot, il sait bien qu’il ne s’agit pas de celui de son ex-codétenu italien Gian Luigi Esposito, qui lui avait lâché la planque du cimetière, mais qu’il appartient aux Postiches. Du coup, il redoute une vengeance de ces braqueurs chevronnés qu’il a essayé de dépouiller. Selon mes informations, ce n’est pas la première fois que l’escroc breton, receleur à ses heures, a des ennuis avec le gang. Un ancien de la mouvance d’Action directe m’a en effet révélé qu’Hellegouarch se cachait déjà des Postiches au début des années 1980, « car c’est à lui qu’ils avaient confié des lingots et pièces d’or à changer » et, visiblement, le « fourgue » (le receleur, ndlr) supposé avait tardé à leur restituer l’oseille…