Nicolas Sarkozy le jure, la main sur le cœur, il ne critique pas l’institution judiciaire, ni les magistrats. « Je n’ai jamais parlé de justice politique et je n’en parlerai jamais », a affirmé l’ancien chef de l’État, invité au JT de 20 heures sur TF1 mercredi 3 mars, 48 heures après sa condamnation à trois ans de prison dont un ferme dans l’affaire dite « Bismuth » (lire l’épisode 9, « Procès des écoutes : Sarko KO sur toute la ligne »). Dans ce grand exercice de communication en prime time, qu’il affectionne tout particulièrement depuis le début de ses ennuis judiciaires (lire l’épisode 1, « Paul Bismuth à l’appareil… »), Nicolas Sarkozy a tout de même qualifié la peine qui lui incombe d’« injustice profonde ». « Je me battrai jusqu’au bout pour que la vérité triomphe », a-t-il assuré, répétant : « Je ne baisserai pas la tête parce qu’on me reproche des faits que je n’ai pas commis. » La valse des critiques venues de son camp à propos du jugement rendu par la 32e chambre correctionnelle de Paris est dans le prolongement d’une hostilité maintes fois exprimée à l’égard du Parquet national financier (PNF), mais aussi de tout l’appareil judiciaire. « Je dois être à 220 heures d’interrogatoire », a-t-il insisté sur le plateau de TF1, dans une posture de victime d’un acharnement judiciaire bien souvent dénoncé.
Ces dernières années, le clan Sarkozy, par l’intermédiaire de ses proches et lieutenants, a multiplié les attaques contre le Parquet national financier, questionnant jusqu’à son existence (lire l’épisode 2, « Sarkozy et le parquet anticorruption : nerf de la guerre et guerre des nerfs »), comme le fit le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, en juin 2020, sur LCI, après le jugement dans l’affaire Fillon. Le PNF « a une forme d’acharnement permanent pour les opposants du pouvoir », ajoutait-il, oubliant que fin 2016, pendant le mandat de François Hollande, l’accusation formulée par ledit parquet conduisait à la condamnation de l’ancien ministre socialiste du Budget, Jérôme Cahuzac, à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale. La question de l’indépendance et de l’existence du PNF était de nouveau posée par le député LR Christian Jacob, sur BFMTV, le soir même du jugement dans l’affaire Bismuth. Quand mercredi, Nicolas Sarkozy assure au présentateur de TF1, Gilles Bouleau,