De Marseille
Être seul avec ses pots de colle, ses affiches et ses tracts « pour défendre ses idées dans une vallée, un village, une ville où personne d’autre ne le fait et où cela vous vaut parfois des insultes »… Voilà ce qu’est le quotidien des militants de gauche en Paca. Et c’est sur ce tragique constat qu’au lendemain du premier tour des élections régionales, le candidat d’union de la gauche et des écologistes Jean-Laurent Félizia (16,9 % des voix) a finalement annoncé son retrait au profit d’un vote pour le président sortant (LR) Renaud Muselier. Une décision grave, qui a poussé la tête de liste à convoquer Albert Camus en fin de discours : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. » Avant de promettre : « Il y aura des jours meilleurs, mes amis. »
Dimanche soir, le Sud-Est est la seule région de France à avoir placé la liste du Rassemblement national en tête des votes. Alors oui, l’avance de Thierry Mariani sur Renaud Muselier est bien plus maigre que prévue. Le candidat frontiste compte précisément 36,38 % des voix, contre 31,91 % pour son rival, là où les sondages prédisaient à Thierry Mariani un score au-dessus des 40 %. C’est d’ailleurs ce que Marion Maréchal avait réussi en 2015, en s’établissant au premier tour à 40,55 %. Le problème, c’est qu’avec deux tiers d’abstention, il faudrait être doté de talents divinatoires pour s’avancer avec certitude sur l’issue finale du second tour.