Cris, poings menaçants, insultes… Dans le club de São Paulo de Palmeiras, joueurs et dirigeants s’engueulent copieusement. La scène se déroule à la fin des années 60. Des nombreuses crises que le club de foot a traversées pendant cette décennie, elle fut la plus violente. L’attitude autoritaire des dirigeants avait motivé la révolte. Après quatorze heures de discussions, les négociations n’avaient pas avancé d’un pouce. Par contre, tout le monde avait faim. L’un des dirigeants commande alors dix-huit pizzas géantes, une sage décision dans ce club composé de descendants d’Italiens. Une pizza amenant une bière, puis une bouteille de vin, à la fin de la réunion, tout le monde avait retrouvé sa bonne humeur. Personne ne sait bien ce qu’a donné la négociation. En tout cas, après ce bon repas, rien n’avait changé au club de São Paulo de Palmeiras. Le journaliste de la Gazeta esportiva chargé d’accompagner la crise conclura son article sur la réunion par un laconique : Et c’est ainsi que tout s’est terminé en pizza.
L’expression est restée au Brésil. Elle est utilisée pour décrire une commission d’enquête parlementaire (CPI) qui n’aboutit à aucun résultat satisfaisant. Beaucoup craignent que la commission das Olimpiadas, chargée aujourd’hui d’enquêter sur la validité des contrats et des appels d’offres des nombreux chantiers des Jeux olympiques, finisse elle-aussi en pizza.
Les enjeux autour de cette CPI sont énormes.