«Peu de gendarmes ont vu dans leur carrière ce que nous avons vu, nous. Nous étions au milieu des conversations des plus grands criminels européens. En tant que forces de l’ordre, c’était comme un rêve éveillé. » La chemise bleue réglementaire, les barrettes ad-hoc sur chaque fourreau d’épaule, l’émotion de l’officier Lionel est palpable lorsqu’il parle du coup de maître réussi par les gendarmes français, au printemps 2020, au sein d’une large collaboration européenne. Le 1er avril de l’année dernière, les experts du département informatique-électronique de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) implantent un logiciel intrusif
À partir du 1er avril 2020, une soixantaine de gendarmes organisent la captation des données échangées sur les quelque 60 000 cryptotéléphones EncroChat en circulation. Augmentent leur mainmise sur les appareils, retardant au maximum la découverte du malware par les développeurs d’EncroChat. Jusqu’à ce que ceux-ci abdiquent, et sabotent, le 13 juin, leur réseau téléphonique.