«Avenue du pétard ». Sitôt franchie la porte sécurisée du département balistique de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), la petite plaque bleue et verte affichée sur un grand mur blanc, reproduisant celles des rues de Paris, met le visiteur dans l’ambiance. Ça sent la poudre, pas le chichon. Ici, sept balisticiens apportent aux enquêtes criminelles leurs expertises sur les armes à feu. Et cherchent en premier lieu à répondre à trois questions : combien de coups ont été tirés ? Quelles armes ont été utilisées ? Où se situaient le tireur et la victime ?
« Nous arrivons sur les scènes de crime très rapidement après les faits, et effectuons sur place tous les relevés nécessaires à notre analyse », explique, dans la petite salle de pause du département, une tasse de café « Wanted » à la main dont l’anse a la forme d’une crosse de pistolet, le chef d’escadron Cédric Sautier, responsable du département. Les experts figent la scène de crime à l’aide de scanners 3D, observent et dénombrent les impacts de balle, notent la position du ou des corps, traquent les projectiles ou ce qu’il en reste. « Nous assistons ensuite aux autopsies, ce qui nous permet de visualiser par où les balles sont entrées et sorties du corps des victimes, et de récupérer celles qui y sont restées », continue sans emphase le saint-cyrien.
Contrairement à ce que l’on voit dans les séries télé, nous ne sommes pas là pour donner notre interprétation du déroulé du meurtre. Nous ne faisons qu’encadrer le champ des possibles.
De retour dans leur laboratoire, les scientifiques rassemblent alors tous les éléments glanés, observent les projectiles sous microscope et multiplient les essais dans leur impressionnant tunnel de tir de 25 mètres de long.