«La science ne peut pas tout », souffle Alexandra Lidove quand Les Jours viennent l’interroger sur une disparition mystérieuse. Celle de Valérie Avril, retrouvée morte en 2005, repliée dans une valise. Une affaire « dans laquelle la famille n’a pas eu justice », désespère l’adjudante. Le dossier est clos. Il renferme pourtant une information d’ordinaire cruciale pour les enquêteurs : un rapport permettant de dater la mort de la victime. Une expertise établie par son département Faune et flore forensiques (le FFF), rattaché à la division criminalistique identification humaine de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).
Alexandra Lidove, petite quarantaine, boit son café dans un mug décoré d’insectes. Invite à prendre place dans une salle où des diptères et des coléoptères épinglés mettent un peu de couleur sur les murs blancs, petites taches d’un vert métallique, gris, bleu poussiéreux… Elle montre des armoires ventilées dans lesquelles dorment d’impressionnantes collections de petits invertébrés desséchés, dont les fameuses mouches des cercueils, au thorax bossu. C’est une spécialiste de l’entomologie légale. Sa mission : contribuer à établir le délai post mortem, soit le temps qui s’est écoulé entre le décès et la découverte du corps. Et ce grâce à des indices pour le moins naturels : des insectes nécrophages, surtout des mouches, qui répondent aux noms savants de