«On est très déçus », a poliment euphémisé Pascal Beulque lorsque Les Jours l’ont interrogé sur le vote par l’Assemblée nationale d’un malus sur le poids des véhicules qui touchera finalement très peu d’entre eux. Cet ancien pilote d’avion qui vit à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, fait partie des 150 Français tirés au sort pour faire partie de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), missionnés par le président de la République pour faire avancer la France vers la neutralité carbone. Le malus sur les voitures les plus lourdes, donc les plus polluantes, faisait partie de ce chemin tracé par les citoyens. Mais, depuis la présentation des 149 propositions de la commission en juin
Au sein de la Convention, Pascal Beulque faisait partie du groupe « Se déplacer », qui s’est concentré sur les questions de mobilité et a proposé, entre autres, d’imposer un malus de dix euros par kilo aux voitures particulières les plus lourdes, au-delà d’1,4 tonne. Mais l’Assemblée nationale, suivant la position du gouvernement, a rendu cette mesure inopérante le 13 novembre dernier en votant, dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2021, un seuil bien plus élevé, fixé à 1,8 tonne. Le texte est désormais dans les mains du Sénat et doit aboutir avant le 18 décembre.

Dans les faits, ce malus au poids très timide exclura une très grande partie des voitures du marché et en particulier les gros SUV, ces voitures très à la mode (lire l’épisode 1, « SUV, le gros du pavé ») qui étaient directement visées par la mesure proposée par la Convention citoyenne. Même Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique qui avait pourtant soutenu une mesure similaire lorsqu’elle était simple députée La République en marche (lire