«Aujourd’hui, tout ce que nous avons vu au Sénat est un groupe de républicains couards. » Le 13 février 2021, au soir du second acquittement de Donald Trump pour un procès en impeachment
Le scandale du Watergate a fixé en effet la complémentarité de l’action judiciaire et de la procédure parlementaire pour prendre en tenailles les abus de pouvoir d’une présidence. En février 1973, le Sénat crée une commission spéciale d’enquête pour faire la lumière sur les éventuelles responsabilités politiques de l’effraction au siège du parti démocrate le 17 juin 1972, après que la justice fédérale a condamné en janvier 1973 les seuls lampistes exécutants du fric-frac. Et c’est grâce au travail de cette commission d’enquête sénatoriale Ervin, restée fameuse dans la mémoire collective par ses auditions télévisées, qu’on apprend le 16 juillet 1973, au détour de l’audition d’un obscur assistant présidentiel, Alexander Butterfield, que la Maison-Blanche disposait d’un système d’enregistrement ultra-moderne, à déclenchement vocal, des conversations, mis sur pied par Richard Nixon avec l’aide du Secret Service. Cette découverte permet ensuite aux procureurs spéciaux en charge de l’enquête judiciaire de réclamer à la Maison-Blanche de Nixon les bandes d’enregistrement relatives au Watergate, dont la publication en août 1974 finit par le contraindre à la démission.

Cette complémentarité de la justice fédérale et de l’enquête parlementaire s’est vérifiée aussi quinze ans plus tard lors de l’Irangate, sous la présidence Reagan, quand les collaborateurs du Président John Poindexter (conseiller à la sécurité nationale), Oliver North (adjoint du précédent) puis, plus tardivement, Caspar Weinberger (ministre de la Défense) sont poursuivis pour avoir menti et fait entrave aux deux commissions d’enquête parlementaires du Congrès, l’une à la Chambre, l’autre au Sénat.