Le mardi 6 avril, les téléspectateurs américains ont pu croire à un canular quand ils ont vu et entendu Mitch McConnell, l’inamovible chef de la minorité républicaine du Sénat, interpeller les grandes entreprises et les inviter à rester en dehors de la politique. Dans un langage inhabituellement vert, McConnell, ciblant Coca-Cola, Delta Airlines et la ligue professionnelle de base-ball (Major League Baseball), dont il a qualifié le comportement de « stupide », leur a rappelé que les républicains aussi boivent, prennent l’avion et aiment le base-ball. Quelle mouche a donc piqué McConnell, à la tête d’un parti conservateur dont l’une des finalités est de défendre les intérêts de ces grandes entreprises depuis au moins l’entre-deux-guerres ? Le même McConnell avait d’ailleurs applaudi des deux mains, au printemps 2010, lorsque la Cour suprême, par son arrêt « Citizens United », avait libéralisé le financement des campagnes électorales en accordant aux entreprises les mêmes droits d’opinion politique protégés par le Ier amendement qu’à des individus.
McConnell réagissait en fait à la controverse nationale, peut-être la première de cette ampleur depuis de la présidence Biden, née d’une nouvelle loi électorale votée en Géorgie. Cette loi,