L’histoire des États-Unis peut avoir des hoquets curieux. Il y a exactement un siècle, en mars 1921, entrait à la Maison-Blanche le sénateur républicain de l’Ohio Warren G. Harding, qui avait promis et répété sur tous les tons à ses concitoyens le « return to normalcy », le « retour à la normale ». Dans le contexte troublé de l’après-guerre, il voulait ainsi se démarquer de son prédécesseur, le démocrate Woodrow Wilson, qui avait entraîné le pays dans la Première Guerre mondiale puis dans son règlement européen par le traité de Versailles en 1919. La « normalité »de Warren G. Harding était alors celle d’États-Unis s’isolant de nouveau du monde, refusant de participer à la Société des Nations imposée à Versailles par Woodrow Wilson et d’assumer leur rôle nouveau de première puissance économique mondiale en diplomatie. En cela, le républicain fut l’une des principales inspirations de la politique étrangère de Donald Trump, qui lui a d’ailleurs emprunté le slogan de campagne « America First » (« L’Amérique d’abord »), pourtant forgé
Le premier aspect, le plus visible, est l’adoption d’une communication des plus classiques. La parole de Joe Biden est rare et mesurée, tandis que la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, retrouve le rôle historique de première dispensatrice du message présidentiel. Depuis le 20 janvier, elle tient un point presse quotidien, quand Stephanie Grisham, qui avait occupé le poste de septembre 2019 à avril 2020 sous Donald Trump, ne s’était jamais prêtée à l’exercice. Elle n’en avait nul besoin puisque son patron s’adressait alors quotidiennement aux États-Unis comme au monde via son compte Twitter. Jusqu’à la suspension de ce dernier, Donald Trump a publié 26 193 messages, soit une moyenne de 545 tweets par mois… Depuis l’investiture, le compte personnel de Joe Biden n’a fait, lui, que relayer une centaine de communications officielles. Retour donc à la com cadenassée et millimétrée de l’époque