Trump-Nixon, même combat ? En mai 1977, les Américains ont la surprise de retrouver en prime time à la télévision, trois ans après sa démission de la Maison-Blanche, l’ex-Président déchu, répondant avec franchise aux questions de l’animateur britannique David Frost dans quatre émissions spéciales. Lors de la troisième, Richard Nixon, harcelé à propos du plan Huston, dans lequel il avait brièvement autorisé en juillet 1970 le cambriolage et l’espionnage d’activistes de gauche, finit par lâcher : « Si un président le décide, eh bien cela veut dire que ce n’est pas illégal. »
Le tumulte déchaîné par cette phrase est tel que Richard Nixon est obligé de se fendre quelques jours plus tard d’un communiqué dans lequel il affirme ne pas croire que le président soit au-dessus des lois. C’est bien pourtant ce qu’il faisait plaider trois ans plus tôt devant la Cour suprême pour ne pas avoir à rendre les bandes enregistrées à la Maison-Blanche exigées par le procureur spécial Leon Jaworski dans l’enquête sur le Watergate. Le président républicain revendiquait un privilège absolu de l’exécutif concernant ses conversations avec ses conseillers, les rendant inaccessibles pour les besoins de l’enquête. La Cour suprême ne suit pas les avocats du Président et, dans son