Le 26 mars 2012, le futur candidat présidentiel républicain Mitt Romney, déjà assuré de l’investiture de son parti, est interrogé sur CNN. Il lance : « La Russie est, sans aucun doute, notre ennemi géopolitique numéro un. » Le pays a alors comme Premier ministre Vladimir Poutine, avant qu’il ne redevienne Président un mois et demi plus tard. La prise de position de Mitt Romney, dont il fait un axe majeur de sa campagne, lui vaut lors du troisième débat présidentiel d’être sévèrement moqué par le sortant démocrate Barack Obama : « Les années 1980 vous demandent de leur rendre leur politique étrangère. » Ce procès en ringardise géopolitique coûte très cher au républicain, alors que les États-Unis sont confrontés à la montée en puissance de l’État islamique sur les décombres de leur occupation de l’Irak et à la persistance d’Al-Qaida. Un peu plus d’une décennie plus tard, la vision du sénateur de l’Utah semble pourtant avoir été prophétique. Vladimir Poutine a engagé en février 2022 l’invasion de l’Ukraine
À la Chambre des représentants, emmenés par Mike Johnson, leur nouveau speaker fondamentaliste évangélique (lire l’épisode 19, « Mike Johnson, le Maga power ») privilégiant une lutte acharnée contre l’immigration illégale à la frontière mexicaine, les républicains bloquent depuis trois mois le vote de la nouvelle tranche d’aide militaire à l’Ukraine réclamée par le Président Joe Biden. Mike Johnson est soutenu au Sénat par une faction croissante d’élus républicains appelant à une paix immédiate, au prix du sacrifice par Kyiv de territoires perdus militairement. Lors de la conférence internationale sur la sécurité qui vient de se tenir à Munich, le sénateur républicain de l’Ohio J. D. Vance