Quinze tours de vote et quatre jours. C’est ce qu’il a fallu à Kevin McCarthy, élu conservateur de la Californie agricole et pétrolifère, pour devenir enfin speaker
Alors patron de la minorité républicaine lors de l’assaut par les émeutiers de droite radicale, Kevin McCarthy commence par condamner Trump, promettant même imprudemment, alors qu’il est enregistré, de plaider en faveur de sa démission devant le groupe parlementaire républicain. Mais quelques semaines plus tard, face au retour de bâton des militants sur le terrain, McCarthy fait machine arrière et se rend à Mar-a-Lago, la résidence de l’ancien Président, pour poser tout sourire avec Donald Trump et lui promettre son indéfectible soutien. Et depuis lors, McCarthy n’a cessé de multiplier les actes de contrition et de bonne volonté envers la faction de droite radicale Maga (« Make America Great Again », slogan de Trump) la plus extrémiste. Il promet ainsi, dès l’été dernier, la réintégration de Marjorie Taylor Greene, la représentante de Géorgie, privée depuis février 2022 de ses postes en commission parlementaire à cause de ses propos conspirationnistes antisémites et de ses appels à la violence armée contre les démocrates. Sur ce point, la stratégie de McCarthy est apparue payante : Marjorie Taylor Greene, en rupture avec ses compagnons de route traditionnels de l’extrême droite, a été l’une de ses plus fidèles soutiens lors de cette crise des premiers jours de 2023.
Cette stratégie résolue de McCarthy d’embrasser toutes les droites de sa majorité, même la plus extrême, est aussi pour lui une façon de conjurer le sort.