Dans les années 1960, CFP Informations est la revue interne de la Compagnie française des pétroles, qui deviendra Total (et son magazine, Total Information). Elle publie habituellement les comptes rendus des assemblées générales d’actionnaires ou fait état des dernières découvertes techniques en matière de prospection. Mais, à l’été 1968, pour son numéro 35, elle se transforme en revue comptable. Six pages sont consacrées à une réforme fiscale : l’introduction dans le droit français du « bénéfice mondial consolidé » (BMC), qui permet dorénavant aux multinationales françaises de compenser les bénéfices et les pertes réalisés par toutes leurs filiales, y compris celles implantées à l’étranger, afin de calculer l’impôt sur les sociétés à payer dans l’Hexagone. Dans un article, Joseph-Camille Genton, le directeur financier de la CFP, qualifie la mesure de « révolutionnaire sur le plan national » et d’« innovation sans précédent dans le domaine international ». De tels superlatifs sont naturellement exagérés
Autre raison de se féliciter : l’opération est un hold-up parfait.