C’est amusant : notre série Troisième tour s’est ouverte fin avril sur les atermoiements d’une gauche tentant de se rabibocher – c’était pas gagné (lire l’épisode 1, « À gauche : salade, tomate, union ») – et elle s’achève, deux mois et des législatives désastreuses pour la majorité plus tard, par un nouveau gouvernement rafistolé au scotch. Et le gros scotch marron, hein, celui, bien vilain, qui masque mal le travail de cochon accompli pour composer l’équipe de la Première ministre Élisabeth Borne. Histoire d’ôter un peu de solennité à l’annonce, c’est un simple communiqué de l’Élysée qui a dévoilé ce lundi les nouveaux ministres plutôt qu’une sortie sur le perron du secrétaire général Alexis Kohler pour aboyer les noms du casting. Et encore, avant même le communiqué, la quasi-totalité du gouvernement remanié avait déjà fuité un peu partout dans différents médias. « Nouveau gouvernement d’action », exigeait Emmanuel Macron d’Élisabeth Borne laissant présager une team du niveau des Avengers minimum, eh bien « nouveau gouvernement », ça suffira bien, voire « gouvernement » tout court, c’est déjà ça, on fait ce qu’on peut hein.
« Il convient de prendre acte de l’absence de volonté des partis de gouvernement de participer à un accord de gouvernement », a expliqué Emmanuel Macron en ouvrant le conseil des ministres convoqué dès cet après-midi. Merci Captain Obvious.