Innovations, investigations et révélations : Les Jours, ce mois-ci, se plient à l’exercice du live, prolongent encore et toujours leurs enquêtes, et se lancent dans de nouveaux projets. Un programme aussi excitant que prometteur pour toute la rédac !
« L’affaire Bayou », du nom de notre enquête entamée le mois dernier par la révélation des plaintes déposées par Anaïs Leleux contre son ex-compagnon et contre X (mais visant Europe Écologie - Les Verts), fait du barouf. Quelques jours après notre premier épisode, Julien Bayou s’était déjà mis en retrait du parti qu’il a dirigé de 2019 à 2022 ; voilà qu’il en démissionne. En cause, une enquête déclenchée par la nouvelle secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier, ainsi que nos nouvelles révélations sur « l’affaire D. », du nom d’un militant accusé de viol dont Julien Bayou était proche, et la pression mise par les militants en interne.
Giboulée de lives en mars sur « Les Jours ». Le très rare Vincent Bolloré et le trop peu rare Cyril Hanouna étant convoqués par la commission d’enquête sur les fréquences TNT, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts ont regoûté à l’exercice du direct. Deux après-midi rivés sur le site de l’Assemblée à traquer les éléments de langage des affreux jojos du PAF, entre mensonges et mauvaise foi, avec un épisode pour Vincent et un autre pour Cyril, pas de jaloux. Deux après-midi où l’ensemble de l’équipe des Jours a été concernée : la technique, l’édition, la photo, la communication… Un effort conséquent mais pas sans conséquences : nous avons eu la satisfaction d’entendre Vincent Bolloré brocarder à plusieurs reprises « les petites lettres » qui font rien qu’à écrire du mal sur lui (coucou, c’est nous « les petites lettres »). Peut-être, mais quel autre média que Les Jours a pensé à votre anniversaire, cher Vincent ? C’était lundi et notre tyran des médias préféré a fêté ses 72 ans.
Vérifier les fausses informations, démentir les rumeurs et dénoncer ceux qui les colportent, apporter des faits utiles pour comprendre le monde, dévoiler des pratiques illégales… Et tout ça, en se marrant un peu quand même : c’est ça, Les Jours. Rejoignez-nous pour que nous puissions continuer à raconter l’actualité à notre façon !
En plus de ces deux directs, Les Jours se sont lancés dans d’autres projets. La confection d’abord d’un numéro zéro pour la prochaine nouvelle newsletter hebdomadaire, sorte de mini-Les Jours dont nous vous avons déjà parlé. Le résultat est, trouvons-nous peut-être hardiment, plutôt réussi, même si on cherche encore le nom de cette future infolettre (si vous avez des idées, on est preneurs, zou : [email protected]). La lecture automatique des épisodes, ensuite : le chantier avance. Et sur tous les aspects techniques de ces dossiers, notre développeur aux doigts d’or Adrien Eraud est aux manettes, voire au four
Ces nouveaux projets collent à la substantifique moelle des Jours : redonner de la mémoire à l’actu, mettre notre grain de sel là où il ne faudrait pas et talonner au jour le jour les sujets qui dépeignent notre époque… C’est ce que nous avons tenté avec quatre de nos séries ce mois-ci. À commencer par J’ai enlevé ma fille, dans laquelle Romane Brisard enquête sur un phénomène méconnu : ces mères qui choisissent la fuite et l’illégalité en enlevant leur enfant, pour qu’il n’ait pas à retourner chez un père accusé d’inceste. Sans cette série, jamais nos lecteurs n’auraient connu ce drame qui touche des dizaines de femmes aujourd’hui en France, et découvert ce chiffre sidérant : en 2018, sur 25 000 plaintes déposées pour violences sexuelles sur mineurs, 73 % ont été classées sans suite, selon un rapport sénatorial.
Redonner de la mémoire encore. Un an après un premier article sur le féminicide de Sofya Rudeshko dans la série Assassinées, Pierre Bafoil révèle que le ministère public cherche à s’en déresponsabiliser, alors que sa famille assigne l’État en responsabilité pour fautes lourdes. La machine judiciaire peut-elle être plus cruelle et froide ? Réponse le 29 avril.
Mémoire toujours avec la série Orgues et préjugés, déroulée depuis 2021 par Sophian Fanen et poursuivie en ce mois de mars. Dans le monde entier, on se presse pour écouter l’organiste américaine Kali Malone jouer sa musique expérimentale. Mais à Carnac, dans le Morbihan, son concert dans une église a été empêché en mai 2023. Comme pour Bilal Hassani en avril 2021, comme pour Anna von Hausswolff en décembre 2021, les catholiques intégristes sont bien chauds pour entraver la liberté d’expression des artistes. Le procès de deux d’entre eux, proches du mouvement Civitas, s’est tenu le 13 mars à Lorient : Lola Breton était sur place.
À Domont, dans le Val-d’Oise, court depuis dix ans la plus grande affaire de violences sexuelles visant un gynécologue en France. Et depuis octobre 2021 que l’enquête a démarré sur Les Jours, Pierre Bafoil ne lâche pas l’affaire. Plus de cent plaintes, d’autant de femmes, pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles ont été déposées contre le docteur T., 73 ans aujourd’hui. Entravée par de multiples errements procéduraux incompréhensibles, l’information judiciaire a pris fin la semaine dernière, ponctuée par la plainte d’une 129e femme pour un viol survenu entre 2011 et 2014. Une enquête à lire exclusivement sur Les Jours.
Ouf de soulagement : nous n’avons pas titré « Hélice Lucet contre les éoliennes de Bray-Dunes » le premier épisode la série de Pierre Carrey sur le projet de parc éolien géant en mer du Nord (à la place, c’était une référence à Indochine, nos excuses pour le ver d’oreille).
À la prochaine, e-bisous !