D’abord, un grand, un gros, un beau mot : merci. Merci à vous, les plus de 3 750 nouveaux abonnés qui avez rejoint Les Jours pendant notre campagne. Vous qui nous avez découvert à cette occasion, vous qui hésitiez, procrastiniez et avez finalement sauté le pas, vous les anciens abonnés qui avez décidé de revenir. Merci à vous aussi, les abonnés qui êtes là depuis la première heure, le 11 février 2016, vous tous qui êtes venus petit à petit, vous qui avez pris plusieurs abonnements (ça s’est vu), offert des cartes cadeau à toute la famille (ça s’est vu itou), abonné votre animal domestique (ça s’est vu, on vous le jure), qui avez converti vos proches, amis, parents, collègues aux bienfaits des Jours. Vous qui avez de vous-même posté des messages sur les réseaux sociaux, avec des mots incroyables, pour dire votre amour des Jours et pourquoi il faut s’abonner, vous n’imaginez à quel point ça nous a soutenus, nous, l’équipe. C’est scientifique : Les Jours ont les meilleurs abonnés du monde. D’ailleurs, si vous vous reconnaissez dans cette phrase et que vous n’êtes pas encore abonné, il n’est pas trop tard : même si la campagne est terminée, nos tarifs restent très intéressants, profitez-en !
Nous nous sommes depuis nos débuts construits avec et pour nos lecteurs. Vous avez prouvé une nouvelle fois qu’il existe une véritable communauté d’abonnés autour des Jours, une communauté de lecteurs engagés, persuadés qu’un média indépendant et sans publicité peut et doit exister. Qui croient en un journalisme approfondi, tenace, innovant sur le fond – l’actualité en séries – et la forme – « le Netflix du journalisme ». Vous êtes nos meilleurs ambassadeurs.
Même s’il s’en est fallu de peu, nous n’avons pas atteint le chiffre espéré des 5 000 nouveaux abonnés qui était notre objectif pour atteindre l’équilibre financier. Que va-t-il désormais se passer pour Les Jours ? Rassurez-vous, Les Jours ne vont pas passer en mode nuit. En vous abonnant, en vous réabonnant, en relayant notre message, vous nous avez donné de l’oxygène, et vous nous avez offert du temps, un peu de temps. C’est la clé des Jours, le temps, la clé de notre travail, la clé de notre journalisme : prendre du temps pour creuser l’information, pour aller au-delà des clapotis de l’actualité, pour s’immerger dans un sujet, comprendre, expliquer, raconter, révéler ce qui est tu, caché. Car – les plus anciens abonnés se souviennent de cette punchline des débuts – Les Jours, ce n’est pas l’écume.
Ce temps, nous allons l’utiliser pour poursuivre notre objectif. Poursuivre et aller au-delà. Nous avons tellement de nouvelles histoires à raconter, tellement d’idées à mettre en œuvre, tellement d’envies journalistiques à creuser. Certes, c’est un défi, mais voyez ce que Les Jours, avec leurs petits bras musclés, ont accompli en à peine plus de deux ans et demi d’existence. Une centaine d’obsessions, ces récits du réel que nous mettons en scène comme des séries, plus de 1 500 épisodes, plus de 6 500 images, produites dans leur immense majorité par Les Jours en faisant appel à des photographes indépendants. Des photos que vous ne trouvez nulle part ailleurs sinon sur Les Jours, comme vous ne trouverez nulle part ailleurs l’écriture de nos journalistes, ni les nombreuses infos exclusives que nous avons révélées. Quatre de nos enquêtes ont été publiées avec succès en librairies, en coédition avec Le Seuil, et d’autres vont arriver bientôt dans les rayons, toujours issues de nos obsessions. Tout ce travail a été récompensé, entre autres, du prix Albert-Londres en 2017 pour Les revenants, de David Thomson.
Les Jours, c’est une fabrique d’histoires vraies. Dans cette fabrique, il y a toute l’équipe des Jours : quinze salariés permanents dont douze journalistes, un responsable du marketing, un développeur et un directeur financier. Sans oublier nos dizaines de collaborateurs : les journalistes pigistes, les photojournalistes, les datajournalistes, les illustrateurs… Nous voulons aller plus loin dans notre manière de faire du journalisme autrement : continuer à innover, inventer et nous réinventer en permanence, c’est crucial pour un média comme le nôtre. Dans la lignée de ce que nous avons toujours fait, nous voulons créer de nouveaux formats, décliner Les Jours sous de nouvelles formes : des podcasts, des vidéos, des documentaires, des fictions. Les Jours doivent allonger, se développer, grandir. Il nous faut améliorer nos applications iOS et Android, nous renforcer dans le domaine du marketing, dans notre relation à nos abonnés, en community management – l’animation des Jours sur les réseaux sociaux, une indispensable vitrine en clair pour nous –, il nous faut investir pour nous faire connaître plus et mieux.
Pour cela, le temps que vous nous avez donné est précieux mais ce n’est pas suffisant, nous avons besoin d’argent : nous continuons à rechercher des investisseuses et investisseurs. Plusieurs nous ont soutenus depuis la création des Jours en respectant toujours, et sans poser la moindre condition, l’indépendance de notre média. D’autres existent, nous en sommes sûrs, qui croient en notre journalisme profond, qui sont persuadés qu’une véritable pluralité dans la presse est indispensable et de la nécessité de l’existence de médias indépendants à côté des grands groupes, qui sont prêts à transformer cette épopée de presse numérique que sont Les Jours : montrez-vous ! Venez !
Et puis il y a vous, les abonnés, encore et toujours vous, oui, on sait, nous sommes un média exigeant ! Continuez à parler de nous, à nous faire connaître, à parrainer, à offrir Les Jours, à vous réabonner. Ce n’est jamais fini. Vous pouvez aussi participer à la suite et au développement des Jours, que vos moyens soient petits, moyens ou grands, en faisant un don (défiscalisé à 66 %, ça n’a l’air de rien mais ça peut faire beaucoup) sur la plateforme J’aime l’info. Vous l’avez compris, nous en avons besoin.
J’écris ce texte depuis mon ordinateur portable (oui, c’est le mien, Les Jours n’ont toujours pas investi dans des ordinateurs) posé sur un bureau d’une marque suédoise (on a pris les moins chers, juré !) dans un des coins de notre open-space. Aux murs, il y a les affiches de nos séries, celles des Cheminots et du Grêlé, affaire non classée juste à ma droite, celle de L’empire juste derrière moi avec le t-shirt « #jesoutiensiTélé », celle de La bascule un peu plus loin, à côté de Lucile Sourdès-Cadiou et François Meurisse, nos deux journalistes éditeurs, chasseurs de coquilles et d’espaces insécables manquantes. Et toutes les autres disséminées dans la rédaction : Treize Novembre, Les années collège, Les communicants, À l’avant des berlines, Les revenants… Sous son casque antibruit (aux Jours, ça peut servir), Camille Polloni écrit un nouvel épisode de sa série Bang bang ; en face, Aurore Gorius traque les lobbies. Non loin, Adrien Eraud, le développeur des Jours, tape des lignes de code qui se transformeront en une nouvelle fonctionnalité dont vous n’avez même pas idée, tandis que Julien Apack concocte un plan marketing « machiavélique », rigole-t-il. Bientôt, Sébastien Calvet convoquera toute la rédac dans sa « salle de projection » – son bureau, en fait – pour montrer la photo qu’il aura dénichée pour la prochaine affiche de série.
À nous tous, nous avons, en un peu plus de deux ans et demi, saisi l’actualité pour tenter de l’écrire, de la photographier, de l’écouter, de la donner à voir. Nous avons saisi ce qui nous semblait être des urgences dans nos quotidiens, dans nos préoccupations, dans nos obsessions, pour les découper impitoyablement à coup de journalisme en épisodes et en séries. Dans cette urgence, sur cette brèche, sur ce fil, avec et grâce à vous, les jouristes, Les Jours poursuivent leur route, intranquilles.