C’est une grande dame de Paris. Un monument, dans tous les sens du terme, qui a vu passer les modes et les époques dans une relative indifférence. Au fond, son statut ne risque pas d’être menacé, elle qui s’affiche sur des T-shirts, des porte-clés ou des milliers de photos Instagram chaque année. Cette dame de fer, il s’agit évidemment de la tour Eiffel, emblème parisien, qui fêtera cette année ses 130 ans. Et pour faire vivre le mythe, ils sont 350 salariés à temps plein à évoluer au sein de la Sete, la Société d’exploitation de la tour Eiffel – dont le capital est détenu à 99 % par la ville de Paris et à 1 % par la métropole du Grand-Paris. Salariés auxquels il faut ajouter les prestataires extérieurs chargés de la restauration, de la sécurité, des boutiques… Chaque été également, l’effectif de la Sete connaît une hausse de 50 % avec le renfort de nombreux saisonniers et, surtout, saisonnières. Qui peuvent être victimes de « comportements insistants » de la part de leurs collègues installés, comme le décrit Denis Outin, directeur des ressources humaines (DRH) de l’entreprise. Il n’en dira pas plus, tout comme les membres du CHSCT (le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, dont la mission consiste à contribuer à la protection de la santé et de la sécurité des salariés) ayant eu connaissance de certains faits, mais qui préféreront rester évasifs, peut-être pour protéger les victimes. À notre connaissance, une saisonnière de l’entreprise au moins a déjà fait appel par le passé à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (l’AVFT), que Les Jours suivent pour cette série.