Fethullah Gülen (4/4). Dès 2011, Erdogan n’a plus besoin de Gülen et ses disciples. Justice, médias : la purge commence en Turquie.
Son rôle dans la série.
Haydar est enseignant. Il est compliqué d’être plus précis pour sa sécurité. Il vit traqué depuis le coup d’État manqué du 15 juillet 2016, même s’il n’y est strictement pour rien. Mais il fait partie du mouvement Gülen, que le gouvernement accuse d’avoir fomenté le putsch. Il a découvert cette communauté quand il avait 11 ou 12 ans. Des étudiants faisaient jouer des groupes d’enfants, avant progressivement de les accompagner sur la durée pour leur faire réviser leurs devoirs, leur apprendre les bonnes pratiques religieuses, leur faire découvrir la pensée de Fethullah Gülen. Ensuite, lui-même est devenu un « frère », chargé d’encadrer des élèves. Après le coup d’État, sa femme l’a quitté en le traitant de traître. Sa mère l’a sommé de quitter le mouvement ou de ne plus mettre les pieds chez elle. Dans un pays chauffé à blanc par les discours nationalistes et antigülénistes, appartenir à cette communauté provoque des réactions de rejet extrêmement brutales, jusque dans l’intimité des familles.
Par Olivier Bertrand
Fethullah Gülen (4/4). Dès 2011, Erdogan n’a plus besoin de Gülen et ses disciples. Justice, médias : la purge commence en Turquie.
Fethullah Gülen (3/4). Les disciples du prédicateur, aujourd’hui victimes de la purge, ont un temps servi les ambitions du Président turc.
Fethullah Gülen (2/4). Médias, école, industrie : à partir des années 90, les disciples du prédicateur investissent tous les pans de la société turque.