Le procès en appel du Mediator, qui s’est ouvert ce lundi, illustre les difficultés des victimes à être prises en compte et indemnisées.
Son rôle dans la série.
Créé dans le années 1950, le laboratoire Servier se lance dès ses débuts dans la commercialisation de molécules contre l’hypertension et le diabète, avant de mettre le Mediator sur le marché en 1976. Il porte le nom de son dirigeant, Jacques Servier, décédé en 2014. Personnalité secrète et paranoïaque, il avait lié des liens étroits avec la classe politique, fichait tous ses interlocuteurs – en particulier les plus puissants – et avait imposé cette culture du secret à tous ses collaborateurs, eux aussi l’objet d’enquêtes avant leur embauche. Malgré le scandale du Mediator, le laboratoire reste une référence en cardiologie. Mais pour contourner son léger problème d’image, il met en désormais plutôt en avant sa marque de générique, Biogaran. Servier comparaît à partir du 23 septembre notamment pour « tromperie aggravée » et « homicide involontaire ».
Par Aurore Gorius
Le procès en appel du Mediator, qui s’est ouvert ce lundi, illustre les difficultés des victimes à être prises en compte et indemnisées.
Après des années de procédure, le laboratoire Servier est condamné pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires ».
Dépakine, Mediator… La justice n’est pas à la hauteur des scandales, estime Me Charles Joseph-Oudin. Sa stratégie : taper au portefeuille.
Lors des réquisitions, les procureures ont insisté sur la sphère d’influence cultivée par le labo et sa persistance dans le mensonge.
Négligente, opaque… Le visage de l’Agence du médicament était peu reluisant dans les années 1990 et 2000. Et aujourd’hui ?
Lors du procès, celle qui a révélé le scandale a raconté sa lutte contre le déni de Servier et l’inertie de l’Agence du médicament.
Alors que le procès du Mediator met au jour ses stratégies d’influence, le labo soigne toujours autant ses liens avec les médecins.