Les militantes féministes ont investi le combat anticapitaliste, antiraciste – et parfois viriliste – des antifas. Avec force et rage.
24 mai 2022 · Épisode n° 6
Photo Simon Lambert/Les Jours.
Son rôle dans la série.
Nargesse Bibimoune a 30 ans, elle est française, d’origine algérienne et de confession musulmane. Contrairement à ses camarades de l’AFA Paris-Banlieue, elle s’exprime dans la presse sous son vrai nom et à visage découvert parce qu’« il faut montrer qu’on existe, que le milieu antifa n’est pas blanc, homogène et masculin comme on aime à le dire ». Elle ne souhaite pas expliquer son rapport au voile, « ça sous-entendrait qu’il y a des bonnes et des mauvaises raisons de le porter ». Sa photo de couverture Twitter, c’est une capture du filmThe Hidden Half, où cinq révolutionnaires iraniennes échangent autour d’une table. Son pseudo sur Twitter, @quepasamecton, en français plus châtié, « y’a-t-il un problème mon garçon ? », est une manière de dire qu’elle est musulmane, féministe, révolutionnaire et fière. Dans ses posts, la jeune femme allie parfois sa foi à ses convictions politiques. Elle partage des images de violence policière en commentant « Dieu les maudisse ». Pour elle,
« ce n’est pas incompatible car la religion veut s’élever contre les injustices. Je milite avec ce que je suis. Et si ça pique les yeux des anars, tant pis. »
