
Des sommes astronomiques déferlent sur les campagnes des deux candidats. La faute à un financement électoral totalement dérégulé.
Son rôle dans la série.
Mathématicien et informaticien de formation né en 1946, Robert Mercer travaille longtemps pour la recherche et développement d’IBM, où il met au point des algorithmes majeurs de traduction. Il est recruté en 1993 par le fonds d’investissement Renaissance Technologies, dont il contribue à la fortune par ses algorithmes appliqués aux échanges de produits dérivés et dont il prend la tête en 2009. Devenu multimilliardaire, Mercer se lance dans de nombreuses donations politiques aux conservateurs républicains, en même temps qu’il adopte un mode de vie aussi reclus que fastueux dans son manoir de Long Island à New York. Détestant l’État et les régulations, climatosceptique, Robert Mercer intègre en 2011 le réseau de financement de la droite conservatrice des frères Koch afin d’abattre politiquement Barack Obama. Il devient actionnaire majoritaire du site de « réinformation » Breitbart. Après l’échec de 2012 face à Obama, Mercer se met en quête d’une figure anti-système, hors parti, capable de rassembler toutes les droites conservatrices jusqu’à la frange nationaliste. Il se rallie à Donald Trump et lui impose, en échange de sa première donation, d’utiliser pour sa campagne la société de ciblage numérique Cambridge Analytica, qu’il détient. Et c’est aussi Mercer qui place Bannon comme directeur de la campagne… Mais la mise au jour du rôle de Cambridge Analytica dans le Brexit et l’élection présidentielle aux États-Unis, tout comme ses ennuis avec le fisc, amènent Mercer à se retirer de l’avant-scène politique depuis 2018.
Par Corentin Sellin