Des sommes astronomiques déferlent sur les campagnes des deux candidats. La faute à un financement électoral totalement dérégulé.
Son rôle dans la série.
Elizabeth Warren a vécu plusieurs vies. Native du très conservateur Oklahoma, dans une famille modeste, elle est d’abord une républicaine militante. Elle devient orthophoniste, puis s’inscrit à l’université de droit de Rutgers et entame une brillante carrière d’universitaire spécialisée dans le droit du crédit, des faillites et de la consommation qui l’amène jusqu’à Harvard, où elle est professeure titulaire après 1996. Son expertise devient reconnue à Washington et elle se rapproche des élus démocrates, qu’elle aide à améliorer les lois sur le surendettement et les faillites personnelles. Après la Grande Récession de 2008, Barack Obama la nomme en 2010 à la tête du nouveau Bureau de protection financière du consommateur, visant à éviter les abus commis par les institutions de crédit lors de la décennie précédente. Elle y devient une bête noire de Wall Street et se taille une belle popularité à gauche. Plébiscitée par les syndicats et les associations libérales, elle parvient en novembre 2012 à reconquérir le siège de sénateur du Massachusetts de Ted Kennedy – perdu par les démocrates après sa mort en 2010 – contre le sortant républicain Scott Brown. Elle devient dès lors une figure éminente du Sénat, s’y spécialisant dans la régulation du secteur financier. Après avoir soutenu Hillary Clinton, elle se présente à la présidentielle en 2020 sur une ligne de gauche, proposant des mesures fortes de redistribution comme un impôt sur la fortune. Mais après une flambée de popularité à la fin de l’été 2019, elle est incapable de gagner la moindre primaire en février-mars 2020 et se retire, ne récoltant que la troisième place dans la primaire du Massachusetts.
Par Corentin Sellin
Des sommes astronomiques déferlent sur les campagnes des deux candidats. La faute à un financement électoral totalement dérégulé.