Au Sahara, la soif d’or alimente rumeurs, ruées massives et théories complotistes. Comme ce 6 mai 2022, à la base militaire américaine d’Agadez…
« Il ne faut pas gâter l’affaire ! » C’est ce qu’on dit aux jeunes journalistes toubabs débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors, depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse du Malawi au Tchad, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis octobre, mes valises sont posées à Niamey où j’avais trouvé un havre de paix après des années tumultueuses et ponctuées de coups d’État à Bamako. Les putschs en cascade m’ont rattrapé ici.
J’ai bénéficié pour ce projet aurifère d’un appui de la Fondation Lagardère, fin 2022, qui nous a permis, avec le photoreporter Michele Cattani, de prendre le temps, six mois durant et dans plusieurs pays sahariens, pour raconter l’histoire de cette folle ruée.
Au Sahara, la soif d’or alimente rumeurs, ruées massives et théories complotistes. Comme ce 6 mai 2022, à la base militaire américaine d’Agadez…
C’est un choix cornélien pour les trouveurs d’or : faut-il le revendre directement à prix moindre ou braver les dangers de la piste ?
Dans le nord du Mali, la fièvre de l’or s’est greffée à des années de conflit. Les sites d’orpaillage sont désormais aux mains des groupes armés.
À coups de rafles, l’armée algérienne traque les orpailleurs qui viennent creuser son sol. Une violence qui dessine une frontière invisible.
L’embuscade dans laquelle est tombé un convoi d’orpailleurs dans le nord du Niger met en lumière l’essor du grand banditisme lié à l’or.
Le village de 54 âmes s’est transformé subitement en une ville-champignon électrisée par les milliers de prospecteurs accourus de toute l’Afrique.
Une fois le filon sécurisé et les creuseurs embauchés, les « fiévreux » se jettent à chaque fois sur ces appareils. Jusqu’à la rupture de stock.
Les jeunes Africains qui rêvent de fortune ne vont plus en Europe : ils parcourent le désert et ses sites d’orpaillage. Une nouvelle migration.