S’il y a bien une révolution à laquelle j’étais fin prêt quand j’ai décidé, dans un élan de journalimse total, de brancher une enceinte connectée Amazon Echo dans mon salon (lire l’épisode 1, « Parle avec elle »), c’était celle de la musique commandée par la voix. J’allais pouvoir tout demander à Alexa, la personnalité virtuelle vendue par le géant du commerce en ligne : mets-moi ma playlist, joue « L’Album blanc » des Beatles mais sans Ob-La-Di, Ob-La-Da c’est relou, t’aurais pas un petit Susumu Yokota sous le coude pour ambiancer l’apéro ? J’allais pouvoir rebondir d’envie en folie, me laisser entraîner jusqu’au bout de la nuit par toute la musique que j’aime. Après tout, cela fait deux bonnes années que je consacre une obsession, La fête du stream, à la façon dont le streaming transforme la musique.
Las. Ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Tout d’abord parce qu’il y a un fossé large comme l’ego de Manuel Valls entre la promesse que nous vendent Amazon, Google ou Apple et la réalité de l’interaction avec leurs assistants vocaux (lire l’épisode 3, « Alexa en plein âge bête »). Mais aussi, surtout, parce que ces engins sont pensés pour une certaine écoute de la musique.
Pour Amazon, la musique est un cheval de Troie prioritaire pour faire entrer ses enceintes dites « intelligentes » dans les foyers, tout simplement parce que c’est une façon évidente de les vendre et que c’est le premier usage déclaré par les utilisateurs.