C’est de très loin la question qui est revenue le plus souvent dans les messages que vous m’avez adressés (lire l’épisode 10, « Moitié homme, moitié cuistot, Bioman répond à vos questions »). La voici résumée grossièrement : c’est sympa vos articles, mais j’achète quoi à la fin, du local ou du bio ? Dans le détail, il y a Diane qui nous a raconté hésiter au début de l’été entre « des tomates italiennes (et certifiées bios) » ou « des tomates “raisonnées”, donc pas tout à fait bios, mais d’une variété “précoce”, donc mûres à point du maraîcher du village voisin ». Il y a aussi Anaïs qui se tâtait entre « un légume pas bio sans emballage » ou « un légume bio emballé individuellement dans du plastique ».
Dans sa tête s’affrontaient peste et choléra, à savoir la « décimation des insectes » contre « la pollution plastique ». Enfin, Isabelle nous demandait il y a quelques semaines : « Est-ce pertinent d’acheter des produits bios venant d’Espagne ou d’Italie ? (…) Comment connaître les conditions de travail ? » À chacune de vos questions, on sentait une angoisse (salut Jean-Claude) et un conflit de loyauté entre plusieurs principes éthiques : le respect de l’environnement, la protection de la santé du consommateur et la défense des conditions de travail du producteur. Voici nos réponses.
Bio et local peuvent avoir goût d’exploitation sociale
Comment connaître les conditions de travail de ceux qui cultivent et récoltent les fruits et les légumes bios du sud de l’Europe ? J’ai tenté de le savoir il y a quelques mois, dans le cadre d’un reportage illustré par Pierre Lecrenier et publié par La Revue dessinée.