C’est l’histoire d’un homme. Et celle d’un logo qui monte, qui monte. L’homme, c’est Serge Hercberg, nutritionniste et épidémiologiste, professeur émérite à l’université Sorbonne Paris-Nord, sourire de doux comme un agneau, enthousiasme que ses 71 ans n’ont pas émoussé d’un cil, pas plus que ses gants de boxe quand il s’agit de défendre son credo : la santé vient en mangeant. Le logo, c’est « son » Nutri-Score. Nutri-Score ? Oui, cette échelle colorée qui va du vert foncé au rouge, associée à des lettres qui passent de A à E, avec pour vocation d’informer en un clin d’œil sur la qualité nutritionnelle d’un aliment quand on est de corvée de supermarché. Un grand pas en avant vers le mieux se nourrir ? Une béquille quand on hésite entre deux paquets de gâteaux ? Un frein efficace à une subite envie d’ingurgiter le trio nirvanesque lait concentré sucré, saucisson et cacahuètes pour parfaire la fête ?
Les questions se posent à l’heure où il s’apprête à célébrer ses cinq ans d’existence. Après une réévaluation des scores de certains aliments solides et liquides basée sur les dernières connaissances scientifiques, certains fabricants vont devoir modifier leurs étiquettes d’ici la fin de ce premier trimestre 2023 : à la baisse (viande rouge, certaines céréales du petit-déjeuner…) ou à la hausse (l’huile d’olive, de noix ou de colza). Mais l’actualité du label antimalbouffe ne s’arrête pas là.