La SNCF n’avait pas vécu une telle mobilisation depuis 2018 et les premiers jours d’opposition au « pacte » ferroviaire. Lundi 9 décembre, 77 % des conducteurs étaient toujours en grève, comme 58 % des contrôleurs et 22 % des aiguilleurs, même si le taux de participation global plafonnait à 17 %, selon les chiffres rendus publics par l’entreprise. Depuis le 5 décembre et le coup d’envoi du mouvement contre la réforme des retraites qui fait écho à la crise sociale interne (lire l’épisode 4, « SNCF : j’irai au bout de ma grève »), des assemblées générales se tiennent chaque jour dans les gares, les dépôts ou les centres de maintenance. Rassérénés par une affluence souvent plus dense qu’il y a un an et demi, les grévistes veulent croire qu’une dynamique s’est enclenchée.
« Ce n’est pas forcément à Paris qu’on la sent le plus, car la plupart des collègues habitent loin et ne peuvent pas se déplacer jusque là, observe Basile Pot, ex-agent chargé du départ des trains (lire l’épisode 2 : « La SNCF laisse ses agents d’escale à quai ») et élu SUD Rail à la gare de l’Est, à Paris. Mais il se tient des AG partout sur notre périmètre : à Reims, à Saint-Quentin, à Château-Thierry, etc. » Celle de Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne, la plus proche de la cité cheminote d’où Les Jours avaient raconté la grève de 2018, fait aussi le plein de participants. « À Coulommiers, où l’on n’arrivait pas à faire d’AG en 2018, on a rassemblé 25 votants, complète Basile Pot.