Dilemme cornélien. Entrer dans le tribunal judiciaire de Guéret, bâtiment gris et quasi invisible sur la place Bonnyaud, entre La Poste et une banque. Ou faire un tour de manège, rien qu’un seul. Après deux ans de restrictions sanitaires, la fête foraine de la Trinité s’est réinstallée en cette mi-juin dans le centre-ville de la préfecture de la Creuse. À 14 heures, sur la place, il n’y a pas un chat pour venir mettre sa tête à l’envers. Les forains attendent patiemment. À plein volume, histoire de mettre l’ambiance plusieurs heures à l’avance, la sono balance : « This is the rhythm of the night, the night, oh yeah. » Tant pis pour la toute nouvelle attraction Star Wars garantie sensations fortes, nous entrons dans l’enceinte judiciaire creusoise, où le rythme est plus tranquille. Le but ? Observer le visage de la justice du quotidien, les comparutions immédiates (lire l’épisode 1, « Sur les bancs de la justice du quotidien »), dans le département le plus âgé de France.
Évidemment, personne n’est croulant à l’intérieur. Ni les prévenus, ni les magistrats, ni les avocats. L’escorte